Le SESRIC a publié le Rapport 2025 de l'OCI sur l'eau : Optimiser les ressources en eau pour une sécurité alimentaire durable lors de la 5ème session de la Conférence islamique des ministres responsables de l'eau (ICMW), tenue du 22 au 24 octobre 2025 à Djeddah, en Arabie saoudite.
Ce rapport principal présente une analyse complète des ressources en eau, des pratiques de gestion et des liens cruciaux entre celles-ci et la sécurité alimentaire dans tous les pays de I'OCI. Il s'appuie sur les données et les recherches les plus récentes pour évaluer la manière dont les pays de l'OCI font face à la pression croissante sur les ressources en eau, à l'augmentation de la demande et à l'impact du changement climatique sur la production agricole et les systèmes alimentaires.
Le rapport révèle que les pays de l'OCI représentent ensemble 13,3 % des ressources en eau renouvelables mondiales, mais que la disponibilité moyenne en eau par habitant - 3 575 m³ par an - est environ la moitié de la moyenne mondiale. Avec 85,6 % du total des prélèvements d'eau douce consacrés à l'agriculture, la rareté de l'eau est devenue un obstacle majeur à la sécurité alimentaire et au développement durable.
Malgré ces pressions, le rapport met en évidence plusieurs tendances encourageantes. L'accès à l'eau potable de base dans les pays de l'OCI s'est amélioré, passant de 80,2 % en 2010 à 87,0 % en 2022, tandis que l'accès à l'assainissement de base est passé de 58,4 % à 70,1 %. L'efficacité de l'utilisation de l'eau dans l'agriculture a également augmenté modestement, passant de 0,34 à 0,42 dollar américain par mètre cube entre 2015 et 2022, ce qui reflète une amélioration progressive de la productivité et de la gestion de l'eau.
Toutefois, les conclusions soulignent également des vulnérabilités persistantes. Environ 263 millions de personnes dans les pays de l'OCI souffrent encore de sous-alimentation, soit 36,4 % de la population mondiale sous-alimentée. Les terres agricoles des pays de l'OCI représentent près d'un quart du total mondial, mais l'inefficacité de l'utilisation de l'eau, en particulier la prédominance de l'irrigation de surface (89,5 % des terres irriguées), continuent de limiter la productivité durable.
Le rapport souligne que la rareté de l'eau, l'inefficacité de l'irrigation et les fluctuations climatiques comptent parmi les menaces les plus pressantes pour la sécurité alimentaire. D'ici 2050, la demande en eau devrait augmenter considérablement, sous l'effet de la croissance démographique, de l'urbanisation et de l'expansion de l'activité économique. Le rapport préconise de s'orienter vers une gestion intégrée des ressources en eau, d'investir dans des sources d'eau non conventionnelles telles que le dessalement et la réutilisation des eaux usées, et d'adopter des techniques d'irrigation modernes.
Il est encourageant de constater que 45 pays de l'OCI intègrent désormais la participation communautaire à la gestion de l'eau dans leur cadre juridique, et que plusieurs d'entre eux, tels que le Koweït, le Qatar, l'Arabie saoudite et la Türkiye, ont atteint des niveaux élevés de mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE). Ces progrès témoignent d'une prise de conscience croissante et d'avancées institutionnelles vers une gestion durable de l'eau dans la région de l'OCI.
Le rapport se termine par un appel pressant à une coopération renforcée au sein de l'OCI afin de garantir l'accès à l'eau et à la nourriture pour les générations futures. Le renforcement de l'intégration des politiques entre les secteurs de l'eau, de l'agriculture et du climat, soutenu par des données solides et des innovations, est une étape essentielle vers la sécurité hydrique, l'amélioration de la résilience et la garantie de la durabilité des systèmes alimentaires dans tous les États membres de l'OCI.
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